In northern Morocco, goats feed partly or totally in the woodlands. These forest rangelands currently undergo a huge pressure, related to climate changes and anthropic pressure. This study aimed to evaluate the pastoral potential of these woodlands and to investigate their use. We selected two forest rangelands (Beni Arouss and Derdara) where goat farming has been the dominant activity for decades. To estimate forage production (biomass), we used the method of the reference module. In the same period, interviews were carried out with goat herders. An average of ninety-six plant species was counted in each rangeland. The pastoral shrubs, mainly Arbustus unedo, Cistus crispus, Cistus monspeliensis, Erica arborea, Lavandula stoechas and Pistacia lentiscus, were the main species eaten by goats. For biomass, significant differences were noted according to season and sampling site, with a maximum forage production in spring of 3143 kg DM per hectare and 2905 kg DM per hectare, observed respectively in Beni Arouss and in Derdara. Furthermore, we identified degraded areas dominated by annual species together with species of low pastoral interest and thorny plants. During drought season, when the pastoral offer is limited, pruning of trees is performed during grazing. Due to climate changes and overgrazing, we expect that availability and quality of woodlands used for grazing will continue to decrease over the next decades. The reasonable use of pastures, including a reduction in grazing pressure, should be developed to ensure their sustainability.

Au nord du Maroc, les caprins tirent tout ou partie de leurs rations des forêts. Les parcours forestiers connaissent actuellement une forte pression, liée aux changements climatiques et à la pression anthropique. Cette étude visait à évaluer le potentiel pastoral de ces forêts pâturées et à étudier leur utilisation. Nous avons sélectionné pour l’étude deux pâturages forestiers (Beni Arouss et Derdara), où l’élevage de chèvres est pratiqué depuis des décennies. Pour estimer la production fourragère (biomasse), nous avons utilisé la méthode du module de référence. Durant la même période, nous avons mené des entretiens avec les éleveurs de chèvres. Quatre-vingt-seize espèces de plantes en moyenne ont été identifiées dans chaque parcours. Les arbustes pastoraux, principalement Arbustus unedo, Cistus crispus, Cistus monspeliensis, Erica arborea, Lavandula stoechas et Pistacia lentiscus, constituent la majeure partie du régime alimentaire des caprins. Pour la biomasse, des différences significatives ont été notées en fonction de la saison et des sites d’échantillonnage, avec une production fourragère maximale au printemps de 3143 kg MS/ha et de 2905 kg MS/ha, respectivement à Beni Arouss et Derdara. En outre, les recherches ont montré l’apparition de zones dégradées dominées par des espèces annuelles ainsi que par des espèces à faible intérêt pastoral et des espèces végétales épineuses. Pendant la saison de sécheresse, lorsque l’offre pastorale est limitée, et l’émondage des ligneux est effectué au moment du pâturage. En raison des changements climatiques et du surpâturage, nous nous attendons à ce que la disponibilité et la qualité des espaces boisées exploités pour le pâturage continue à diminuer au cours des prochaines décennies. L’utilisation raisonnable des pâturages, y compris via une réduction de la pression de pâturage, devrait être mise en oeuvre pour assurer leur durabilité.