For millennia, small ruminants in the Mediterranean were associated with agro–pastoralism, as a set of practices to manage sustainably spontaneous resources on a wide variety of areas. Today, these practices like transhumance fascinate sustainable development experts and inspire them in terms of territorial resource management and biodiversity or know – how preservation. But, yet, and particularly in dairy and cheese production, pastoral components of the production systems have steadily declined as a technical model in favor of more specialized, more controlled, more intensive systems. Regarding the challenges and changes that livestock is facing at climatic, environmental, and social levels, can pastoralism help to reconfigure livestock systems, contribute to the agro-ecological transition and, if so, under what forms? With the aim of contributing to the construction of a sustainable pastoral strategy for Corsica, we conducted a survey among pastoralists. We analyzed the organization of their breeding, their performances and expectations. The results of these interviews testify the diversity of the technical and organizational choices of pastoralists to match their activities with their personal projects; we show that these choices are often far from traditional representations of pastoralism. They can serve to build new technical models with new coherences based on qualified skills at individual and at territorial scales. This approach is compared and discussed to compare the situation in Corsica to other situations in the Mediterranean.

Pendant des millénaires, l’agro–pastoralisme en Méditerranée, auquel sont associés les petits ruminants, a permis de gérer durablement des ressources spontanées sur des terrains très variés. Il est à l’origine de pratiques qui fascinent aujourd’hui les spécialistes du développement durable et les inspirent en matière de gestion des ressources territoriale et de préservation de la bio – diversité. Pourtant, le pastoralisme ne cesse de reculer, en tant que modèle technique au profit de systèmes plus spécialisés, plus contrôlés, particulièrement en production laitière fromagère. Compte tenu des défis et des changements globaux que l’élevage doit aujourd’hui affronter, le pastoralisme peut-il contribuer à reconfigurer les systèmes d’élevage, et à la transition agro – écologique et si oui sous quelle forme ? Pour contribuer à la construction d’une stratégie pastorale durable pour la Corse, des enquêtes ont été réalisées auprès d’éleveurs se réclamant explicitement de pratiques pastorales. L’organisation de leur élevage, leurs performances, leurs attentes sont analysées et discutées. La diversité des choix techniques et d’organisation des éleveurs, de projets personnels et de modes de vie recherchés sont souvent très éloignés des représentations traditionnelles du pastoralisme. Les références produites peuvent servir à identifier de nouvelles cohérences basées sur des compétences qualifiées au niveau individuel mais également au niveau territorial. L’approche développée en Corse est mise en perspectives d’autres situations en Méditerranée.