Le présent travail vise à évaluer l'impact de l'irrigation par les eaux usées épurées sur la croissance et la production d.une culture de tomate (Lycopersicum esculentum) conduite en plein champ ainsi que sur les caractéristiques chimiques du sol et sur le bilan azoté. L'essai a été mené à la station d'épuration des eaux usées de Drarga. Nous avons utilisé deux régimes hydriques à savoir 100 % ETM et 120 % ETM. Les résultats obtenus montrent que la consommation hydrique de la tomate a été évaluée à 1937,7 m3/ha. La croissance a été similaire pour les deux traitements mais les composantes du rendement ont été meilleures pour le traitement 120 % ETM ; en effet le rendement exportable est de 1,83 kg/plant pour le traitement 120% ETM contre 1,5 kg/plant pour le traitement 100 % ETM. La conductivité électrique initiale du sol était 2,32 dS/m et a atteint en fin de cycle 5,24 dS/m et 4,30 dS/m respectivement pour le traitement 100 % ETM et 120 % ETM ; cette différence entre les deux traitements est le résultat de la fraction de lessivage de 20 % appliquée au deuxième traitement et qui a permis la lixiviation des sels en profondeur. Le sol a été appauvri en azote, phosphore et potassium; cet appauvrissement est de 9,5 kg/ha d'azote nitrique, 6,8 kg/ha d'azote ammoniacal, 41,7 kg/ha de phosphore et 176,2 kg/ha de potassium. Les pertes en azote nitrique sont évaluées à 11,9 kg/ha, elles représentent 31,2 % des apports et 28,3 % des quantités lessivées dans une exploitation moyenne de la région. L'utilisation de ces eaux usées engendre un gain sur le coût de l'eau et des engrais qui s'élève à 109,29 Euro/ha et 131,12 Euro/ha respectivement pour le traitement 100 % et 120 % ETM.