Fait partie de [OMA29]

1997 - 307 p.

La modernisation et la gestion du foncier au Maroc

Bouderbala N.

La composante foncière du modèle de modernisation agricole du Maroc trouve largement son origine dans la politique du protectorat. Elle repose aujourd'hui sur la sécurisation foncière par l'immatriculation, sur la libération du marché de la terre, sur la lutte contre le morcellement pour maintenir une dimension 'modernisable' aux exploitations et sur la rationalisation du parcellaire pour le rendre compatible avec l'irrigation et la mécanisation des travaux agricoles. Ce modèle dont l'efficacité n'est pas contestable en d'autres lieux et d'autres temps ne répond pas aux nécessités du moment. Il ne concerne qu'une minorité d'exploitants et entretient l'illusion dangereuse qu'il pourrait, sans dommage pour le corps social, s'étendre rapidement à tous. Il repose sur une appréciation irréaliste des effets de la sécurité foncière, du marché libre de la terre et de la dimension des propriétés sur la production agricole. Il méconnaît les possibilités des sociétés paysannes de s'adapter, dans certaines limites, à l'augmentation de la pression démographique et de résister à la dégradation des milieux naturels. Il ignore, pour finir, le prix à payer par la société rurale pour une modernisation aux résultats incertains

Mots-clés    

GESTION FONCIERE, MAROC, MODERNISATION, POLITIQUE FONCIERE

Citer cet article    

Bouderbala N. La modernisation et la gestion du foncier au Maroc. In : Jouve A.-M. (ed.). La modernisation des agricultures méditerranéennes (à la mémoire de Pierre Coulomb). Montpellier : CIHEAM, 1997. p. 155-164. (Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 29). Colloque sur la Modernisation des Agricultures Méditerranéennes, 1995/09/28-29, Montpellier (France). http://om.ciheam.org/om/pdf/a29/CI971511.pdf