Dans un contexte de crise alimentaire et de hausse des prix des matières premières, les terres sont l’objet de convoitises de la part des entreprises de l’agroalimentaire, des industries de bois et de certains Etats. En octobre 2008, l’ONG Grain publie « main basse sur les terres agricoles » premier rapport à mettre le doigt sur l’ampleur du phénomène d’accaparement de terres. Ainsi, la Tunisie, sous le régime du dictateur Ben Ali, n’a pas échappé à ce phénomène puisque un groupe Suisse « Global Wood Holding » (GWH) a signé un contrat avec le gouvernement tunisien, quelques semaines avant le déclenchement de la révolution, pour l’exploitation de quelques 160 000 ha des meilleures terres de parcours dans la région de Tataouine. Ce projet, totalement exportateur, et dont le coût s’élève à 900 millions d’euros, vise à la plantation d’eucalyptus et à la mise en place d’une infrastructure propice à l’exploitation, la transformation, le transport, le stockage et l’exportation du bois de ces arbres. Le but de cette communication est d’étudier les effets néfastes d’un tel projet sur plusieurs plans : 1) Le plan social : comportements des ayants-droits de ces terres collectives vis-à-vis du projet et de ses retombées économiques et environnementaux ; 2) Le plan économique : quel impact économique peut avoir un tel projet totalement exportateur sur la région de Tataouine ? ; 3) Le plan environnemental : mettre en exergue les différents effets néfastes du projet sur les ressources naturelles (eau, végétation, sol).

In a context of food crisis and rising commodity prices, land is coveted by food companies, as well as by the wood industry in certain states. In October 2008, the NGO Grain published "Hands on agricultural land", the first report that emphasized the scale of the land grabbing phenomenon. Under the dictator Ben Ali, Tunisia did not escape this phenomenon, one example being when, a few weeks before the outbreak of the revolution, the " Global Wood Holding Suisse Group (GWH) signed a contract with the Tunisian government for the operation of some 160 000 ha of the best rangelands in the region of Tataouine. This project was entirely focused on exports, whose cost amounts to € 900 million, with plantations of acacia and the creation of the infrastructure required for the exploitation, processing, transport, storage, and export of wood from these trees. The purpose of this study was to assess the negative consequences of such a project on several fronts: 1) The social plan: the behaviors of rights holders to these collective land vis- à-vis the project and its economic and environmental benefits; 2) Economics: what will be the economic impact of a project totally focused on exports on the Tataouine region?; 3) The environment: what will be the adverse effects of the project on natural resources (water, vegetation, soil).