Les migrations sont, dans les agricultures méditerranéennes, un phénomène ancien qui revient sur le devant de la scène aujourd'hui : espagnols et français vers l'Algérie et le Maroc à l'époque coloniale, espagnols et italiens dans l'agriculture française après la deuxième guerre mondiale, marocains en France dans les années 1970, tunisiens dans l'agriculture italienne plus récemment encore, etc. La baisse rapide de la population active agricole dans les pays de la façade nord de la Méditerranée, l'exigence de main-d'oeuvre pour certaines cultures (fruits et légumes, pépinières...) et l'agriculture sous serre, rendent nécessaire le travail temporaire de migrants qui, aujourd'hui, viennent des pays du sud de la Méditerranée (Maghreb). L'étude de ces migrations, leur articulation avec les nouvelles formes de production et les nouvelles technologies dans l'agriculture des pays méditerranéens de l'Europe, constituent un problème d'actualité brûlante.