Forte de leur expérience millénaire, les populations des zones arides ont établi des règles de gestion de l'eau d'autant plus strictes et précises que celle-ci était rare et précieuse. Les moyens techniques mis en oeuvre pour l'exhaure et la distribution, les règles de portage de l'eau, les aspects juridiques sont révélateurs de la place centrale que joue l'eau, ressource vitale, dans ces sociétés, mais aussi de leurs capacités d'adaptation à des situations très variées : oasis de dépressions, de montagnes, fluviales ou artificielles, où l'eau a diverses origines. Les milliers de kilomètres de foggaras qui sillonnent le Maghreb ou l'Asie sont à ce titre évocateurs. Depuis quelques décennies, la volonté de développement de l'agriculture, la pénétration du modernisme, en particulier la prolifération de la motopompe, vient remettre en question des équilibres ancestraux. De plus en plus, les nappes s'épuisent et l'existence même de certaines oasis est menacée. L'exploitation minière d'une nappe peut être économiquement justifiée ; encore faut-il programmer précisément cette exploitation en fonction de contraintes et d'objectifs d'ordre économique, agronomique et technologique. A cet égard, la modélisation de la dynamique des aquifères permet de simuler en connaissance de cause plusieurs scénarios et d'intervenir. Pour conclure, deux exemples pris dans la Péninsule Arabe montrent, pour l'un, que les conséquences d'une mauvaise gestion peuvent s'avérer rapidement ruineuses, pour l'autre, qu'une bonne gestion est celle qui sait s'adapter à l'évolution de la situation.