La digestion des parois végétales est supérieure chez les camélidés, par rapport aux ruminants, lorsque les animaux reçoivent des régimes à base de fourrages de médiocre qualité. Les différences entre animaux sont d'autant plus importantes que les fourrages sont pauvres. Ce résultat peut s'expliquer par des différences au niveau de la composition de l'écosystème microbien. Nous avons montré que la population de protozoaires est de type B, alors qu'elle est fréquemment de type A chez les ruminants. Cette observation doit, toutefois, être confirmée sur un nombre plus important d'animaux. La plus grande activité cellulolytique peut, également, être due au pouvoir tampon supérieur des digesta en milieu acide. Le pH reste stable avec des régimes mixtes enrichis en céréales, ce qui limite les effets négatifs de l'amidon sur la cellulolyse qui est couramment observée chez les ruminants. Les mécanismes mis en jeu pour réguler le pH ne sont pas connus. En revanche, nous avons observé que le pouvoir tampon des digesta de camélidés est faible en milieu basique. Cela implique que les animaux soient sensibles aux intoxications par NH3. Enfin, le temps de rétention des particules solides, qui est supérieur dans les préestomacs de camélidés, contribue vraisemblablement à accroître la digestion des parois végétales qui est un processus lent.