Fait partie de [OMA14]

1991 - 179 p.

L'impact des biotechnologies sur l'agriculture au Liban

Hamze M.

La relance du secteur agricole, au Liban, semble être un enjeu primordial pour la reprise de son économie. Jusqu'en 1975, la surface cultivée était de 360 000 ha (35 pour cent de la surface totale) dont 25 pour cent étaient des terres irriguées. La population active agricole était d'environ 20 pour cent, sa contribution au Produit National Brut étant de 33 pour cent. Pendant la période critique qui va de 1975 jusqu'en 1990, le secteur agricole s'est trouvé confronté à de nombreux problèmes et a perdu une grande partie de son potentiel d'investissement et de son infrastructure. Les pertes ont été estimées à 600 millions de dollars en 1982 et en 1983, et la surface cultivée s'est vue réduite à 215 000 ha en 1984, ce qui a entraîné une réduction vertigineuse des exportations et une augmentation de 20 des importations entre 1977 et 1984. Depuis 1985, l'agriculture ne représente même plus 8 pour cent du PNB. La production alimentaire du Liban est loin de répondre aux besoins actuels. Le Liban produit 12,7 pour cent de son blé, 18,2 pour cent de son sucre, 26,9 pour cent de l'huile végétale, 0,3 pour cent de la viande, 18,9 pour cent du lait, 110 pour cent des oeufs et 160 pour cent des fruits par rapport à ses besoins. Il n'y a aucun doute que les investissements dans le domaine agricole vont aller en diminuant en raison de la guerre civile et de la réduction incessante de la surface cultivée. Les tendances actuelles de la production sont : réduction des céréales cultivées en sec ; réduction des cultures nécessitant traitements et commercialisation ; augmentation des agrumes, de certains fruits tropicaux et de la pomme de terre, ainsi que de la production d'oeufs et de volailles ; expansion des cultures interdites telles que le cannabis et le pavot. En l'absence de plan national pour relancer le secteur agricole, et afin que ce secteur puisse être vivant et compétitif, il faudrait introduire de toute urgence de nouvelles techniques agricoles. Les biotechnologies ne pourront pas résoudre tous les problèmes. Cependant, elle devrait permettre de remplacer les grandes cultures traditionnelles et peu productives en introduisant et en étudiant de nouvelles variétés à meilleur rendement et résistantes aux maladies et autres contraintes écologiques. Ce choix technologique est sans doute la meilleure façon de maintenir la viabilité des productions végétales et animales, de moderniser les transformations agroalimentaires et de réduire les importations de combustible. Nous pourrons alors avoir une chance de rattraper le niveau qu'avait autrefois notre pays dans le domaine agricole.

Mots-clés    

AGRICULTURE, AGRUME, BIOTECHNOLOGIE, CANNABIS, CULTURE MARAICHERE, FLEUR COUPEE, LIBAN, PAPAVER SOMNIFERUM, PRODUCTION ANIMALE

Citer cet article    

Hamze M. L'impact des biotechnologies sur l'agriculture au Liban. In : Demarly Y. (ed.). Place et rôle des biotechnologies dans les systèmes de recherche agronomique des pays méditerranéens . Zaragoza : CIHEAM, 1991. p. 137-140. (Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 14). Place and Role of Biotechnologies in the Agricultural Research Systems of the Mediterranean Countries, 18-20 Jun 1990, Valencia (Spain). http://om.ciheam.org/om/pdf/a14/92605124.pdf