L'étude des perturbations dans les pâturages montre qu'on en apprend beaucoup plus sur le fonctionnement des communautés et des populations végétales quand on étudie leur comportement face à des influences externes déstabilisantes, comme le feu par exemple, que lorsque ces systèmes sont en « équilibre ». L'influence de l'espace environnant sur le système perturbé, et inversement, dépend alors de la taille de la destruction. La caractérisation des perturbations prend en compte l'intensité ou la force de l'agent perturbateur et la sévérité des dommages occasionnés. Dans la majorité des cas, il est difficile de différencier la perturbation provoquée par des agents externes (par exemple le feu) du comportement dynamique qui est toujours associé à la structure des écosystèmes (par exemple l'action des herbivores). Les changements associés à la succession écologique sont de tendance unidirectionnelles. La perturbation représente une déviation de cette tendance, de sorte que la régénération d'un système perturbé consiste en un retour au chemin originel. La capacité de régénération « résilience » d'un écosystème après une perturbation peut être considéré comme l'efficacité du système de processus de restauration de la structure et de la fonction originelles. Depuis quelque temps, le département interuniversitaire d'écologie de Madrid réalise des études sur la succession écologique. Les travaux portent sur la régénération des communautés de pâturage après le défrichage du substrat et d'autres perturbations expérimentales. L'environnement méditerranéen paraît particulièrement approprié pour ce type de recherche. La rigueur climatique et les fluctuations météorologiques auxquelles se sont adaptées les plantes et les animaux offrent des opportunités intéressantes. Cet article résume quelques uns des résultats obtenus sur la régénération des pâturages à El Pardo et sur les versants de la Sierra de Guadarrama.