La diversité des bioclimats en Tunisie, représentée par cinq grandes régions naturelles, offre des potentialités de développement très hétérogènes. Sur 16 millions d'hectares que couvre la Tunisie, seuls 31 pour cent constituent la Surface Agricole Utile (SAU) et 20 pour cent les terres pastorales. De plus 20 pour cent des terres se trouvent dans la région humide offrant d'importantes possibilités d'intensification. L'évolution des effectifs animaux permet de constater une évolution en dents de scie des ovins et des caprins et une stabilité relative des bovins avec une tendance à la substitution de la population locale croisée par la race pure. La répartition des troupeaux par zone bioclimatique et entre les exploitations permet de constater un déséquilibre entre les possibilités des régions ainsi que les tailles des exploitations et l'implantation du cheptel. Ce genre d'équilibre entre l'animal et son milieu a été, en quelque sorte, rompu par la subvention des aliments concentrés et l'efficacité des campagnes de sauvegarde qui ont été menées jusque-là. En effet, ces mesures se sont traduites, en Tunisie, par une tendance à l'accroissement des effectifs alors que les solutions devraient être recherchées en: (i) stabilisant les effectifs, voire en les réduisant; (ii) sécurisant le cheptel ovin et caprin particulièrement dans le centre et le Sud de la Tunisie par le biais d'actions d'amélioration pastorale et surtout, d'exploitation rationnelle des parcours dans le but de mieux valoriser les ressources naturelles en liaison avec l'animal utilisateur ; et (iii) développant les programmes d'amélioration génétique, de recherche et/ou de recherche-développement dans les domaines des petits ruminants.