Quelle sorte d'abandon des terres ? Quelles seront les zones les plus fortement affectées ? La déprise agricole ne se caractérise pas uniquement par la diminution des terres cultivables, des prairies et pâturages permanents, mais aussi par une réduction du nombre d'exploitations, de la population active dans le secteur agricole, ainsi que de la population des zones rurales. En même temps, la surface en bois et en forêts a augmenté plus rapidement que les terres cultivables abandonnées. Des zones rurales périphériques ont été délaissées et vidées de leur population ; certaines de façon irréversible. D'autres voient renaître des activités sur d'autres fondements économiques (tourisme, activités récréatives d'hiver, etc.). L'application de la directive sur le gel des terres (1988) peut avoir eu des conséquences sur l'utilisation de celles-ci ; il n'en a probablement fait qu'accélérer l'abandon. Celui-ci peut être étendu avec l'application plus vaste de la directive sur le gel des terres dans le cadre de la Réforme de la P.A.C. (Politique Agricole Commune) de 1992, qui pourrait avoir un impact important sur l'utilisation des terres. La politique de la Communauté encourage également le boisement de terres cultivables, créant ainsi de nouvelles possibilités d'utilisation des terres. L'extensification des cultures ainsi que de la production animale pourrait avoir un impact sur certaines régions, surtout celles où l'élevage est intensif. Les systèmes très intensifs (production porcine et de volaille hors-sol) ne sont pas concernés. La protection de l'environnement a été l'une des orientations importantes de la politique rurale dans certains pays de la C.E., tandis que dans d'autres, cette question commence à prendre de l'importance dans le cadre de la politique agricole. Elle permettrait une meilleure gestion des terres dans des régions de faible densité, dont le secteur agricole est moins compétitif. La nouvelle législation agro-environnementale de la Communauté établie dans le cadre de la réforme de la P.A.C. compte avoir un fort impact dans le sens de l'extensification de la production et de la protection des terres et du paysage.