L'évaluation du programme de vulgarisation, portant sur l'intensification des céréales dans la région de Sétif, a été réalisée à partir de plusieurs sources de données : Institut Technique des Grandes Cultures, la Direction de l'Agriculture, les unités de production dans le cadre d'un travail de recherche CREAD et SEFCA. Les rendements exceptionnels, obtenus dans des conditions de laboratoire, sont les rendements de référence du programme que les responsables de la vulgarisation tentent de généraliser à l'ensemble du secteur agricole où ils n'ont pourtant pas connu de changements appréciables depuis 50 ans. On note cependant que les dix dernières années ont le rendement moyen le plus élevé. Il existe, d'autre part, une forte corrélation entre les conditions climatiques et la production céréalière. Après analyse des résultats d'une enquête portant sur deux échantillons d'exploitations agricoles, on constate que l'expérience de vulgarisation, lancée en 1983-84, décrit une courbe ascendante, surtout en ce qui concerne l'utilisation des fertilisants et du suivi de l'itinéraire technique. Mais la régression qui se dessine en deuxième phase du programme correspond au désengagement de l'Etat du secteur agricole, à l'émiettement des unités de production publiques et à leur réorganisation en exploitations plus petites. L'itinéraire technique préconisé n'est plus suivi : la jachère travaillée est en régression, le calendrier des semis n'est plus respecté, les traitements phytosanitaires nécessaires ne sont pas faits. La vulgarisation de l'intensification des céréales est pourtant du seul ressort des pouvoirs publics.