Une étude sur 31 chèvres a été entreprise pour évaluer les réserves corporelles et plus précisément la teneur lipidique du corps entier (LCE) à l'aide de paramètres zootechniques (poids vif, variations du poids vif, production laitière) ou métaboliques (teneurs en acides gras non estérifiés, en glucose et en urée du plasma sanguin) et par des notes d'état corporel au niveau lombaire (L), sternal (S), caudal (C) et de l'oeil (O). En outre, l'aptitude de ces paramètres à estimer cette teneur a été analysée selon le stade physiologique des chèvres. Trente chèvres Alpines et Saanen sont abattues à trois stades différents : 11 à la fin du 2ème mois de lactation, 10 autres au 5ème mois de lactation et les 10 dernières taries depuis 5 à 7 semaines et non gestantes. Leur poids vif, leur production laitière et leur état corporel sont contrôlés régulièrement avant abattage. Généralement les paramètres sanguins ne présentent pas de corrélations significatives avec la LCE. A chaque stade physiologique, les corrélations entre la LCE et les notes d'état corporel ont le plus souvent des valeurs proches de 0,80 (P inférieur à 0,01) mais tous stades physiologiques confondus, elles sont plus faibles (0,55 à 0,70, P inférieur à 0,01). Les corrélations avec le poids vif sont moins bonnes qu'avec les notes d'état corporel. Toutefois, la prise en compte du poids vif ainsi que du stade physiologique dans les équations de régression multiple permettent d'améliorer le coefficient de corrélation obtenu avec l'une des 3 notes L, S ou C d'état corporel (r égal à 0,85), et ainsi d'améliorer la prédiction de LCE des chèvres laitières quel que soit leur stade physiologique.