L’élevage caprin en régions de montagnes semi arides algériennes est conduit en système pastoral et exploite le matériel animal local. Le caprin valorise plus et mieux que les autres ruminants les ressources naturelles locales grâce à ses aptitudes particulières. L’objectif de notre étude est de cerner les possibilités de développement d’une filière lait caprin afin de répondre à une demande croissante sur le lait et les produits laitiers caprins en milieux urbains. La valorisation du lait caprin permet aux exploitations, dont la majorité est de dimension réduite, d’améliorer leur revenu, de stabiliser les populations et de diversifier les productions issues de la valorisation des ressources naturelles locales. Les premiers éléments de l’étude des systèmes d’élevage dans le massif forestier du Boutaleb, montrent que le caprin, bien que conduit avec les ovins, bénéficie de moins de soutien alimentaire, ceci dénote une conduite extensive stricte. Le lait, rarement vendu, est quasi totalement consommé par les chevreaux, alors qu’une part de la production laitière est consommée par les ménages. Cependant, la vente de lait intéresse de plus en plus d’éleveurs du fait de son prix attractif (100 Dinar/litre, approx. 0,83 €). La vente des chevreaux permet de financer la trésorerie familiale. L’étude conclue que le caprin joue un rôle dans la sécurisation du système d’élevage des petits ruminants où l’orientation productive vers l’élevage mixte (lait/viande) permet un renforcement de ses fonctions. L’organisation des maillons de la filière reste l’enjeu majeur d’un développement durable de l’élevage caprin laitier en région de montagnes semi-arides.

Goats in Algerian semi-arid mountainous regions are reared in pastoral systems which uses local breeds. Compared to other ruminants, goats have distinctive natural abilities for taking advantage of local natural resources. The objective of our study is to characterize goat breeding systems and identify opportunities for goat dairy chain development to meet the growing demand for goat milk and derivatives in urban areas. This would allow farmers, most of which kept small size herds, to increase their income, alleviate rural depopulation and diversify productions, which make the most out of local natural resources. Results of our research in the breeding system in Boutaleb forest show that goats reared with sheep and rarely benefit from feed supply. This indicates an extensive raising system. Goat milk, rarely sold, is almost entirely taken by young goats, while a part of the production is consumed by the household. However, an increasing number of farmers are getting interested in selling their goats’ milk due to its profitable price (equivalent to 0.83 €/liter). The sale of young goats which takes place throughout the year participates to sustain household cash flow. The study concludes that goat breeding participates in securing the farming system, and more productive orientation towards mixed farming (milk/meat) allows a strengthening of its functions. The setting up and the organization of dairy production chain remains the challenge to a sustainable development of dairy and mixed goat livestock systems in semi-arid mountainous regions.