Climate change scenarios predict negative impacts on agriculture in the southern Mediterranean regions. Preparedness for increasingly frequent droughts requires a good knowledge on how chronic water shortages may affect production and cropping systems. This work investigates recent variations in agricultural production and in cropping practices in Tunisia as induced by a rapidly changing environment. Using production statistics and climatic records over the period 1984-2005, our analysis shows that variation of the agricultural production could be explained by the Standardized Precipitation Index (R² = 0.45), and that resilience to drought could be evaluated in the same manner. Data from surveys was used to identify adjustments adopted by farmers under the pressure of water scarcity in semi arid (Nabeul) and arid (Medenine) environments. Contrasting changes in cropping systems seem to be taking place for both regions. Contrast is also observed between irrigation strategies adopted by farmers. In Nabeul, large citrus growers having access to water from canal tend to over irrigate whenever water is available in order to minimize risks of water delivery failure from public networks. In contrast small farmers using shallow wells in Medenine seek practices such as deficit irrigation and intercropping in order to optimize water use. It is our view that options to face drought under increasing environmental stress should have a dynamic nature integrating adaptive practices used by farmers.

Les scénarios des changements climatiques prévoient un impact négatif sur l'agriculture méditerranéenne. Une meilleure préparation face aux sécheresses fréquentes nécessite une bonne connaissance de la façon dont le manque d'eau affecte la production et les systèmes de culture. Le présent travail analyse les variations récentes de la production agricole et des pratiques culturales en Tunisie induites par les changements rapides de l'environnement. En utilisant les statistiques de production et les données climatiques relatives à la période 1984-2005, l'analyse montre que la variation de la production agricole peut être expliquée à l'aide de l'indice de précipitation standardisé (R²=0.45). Des données d'enquêtes ont été utilisées pour identifier les ajustements adoptés par les agriculteurs en situation de manque d'eau dans les environnements semi-aride (Nabeul) et aride (Médenine). Des changements contrastés ont été observés au niveau des systèmes de culture et des pratiques d'irrigation. A Nabeul, les agrumiculteurs ayant accès à l'eau du canal tendent à sur-irriguer lorsque l'eau est disponible afin de minimiser le risque de coupure d'eau. Les agriculteurs de Médenine utilisant des puits de surface cherchent plutôt des pratiques d'irrigation déficitaire et de cultures intercalaires pour optimiser l'usage de l'eau. Il est de notre avis que des options permettant d'atténuer les effets de la sécheresse sous des pressions multiples devraient être dynamiques et prendre source dans les réponses adaptatives des agriculteurs.