Fait partie de [OMA91]

2009 - 396 p.

La cohabitation entre faune sauvage et élevage de petits ruminants. Considérations éthiques et gestion des conflits

Marie M.

En Europe et dans le bassin méditerranéen, les populations de grands prédateurs (ours, loup, lynx ou oiseaux de proie) ont soit disparu, soit fortement régressé durant le 19ème ou la première moitié du 20ème siècle du fait de leur éradication. Leur réapparition, due à une politique de conservation, à des migrations spontanées ou à une réintroduction active, et leur protection dans le cadre de la Convention de Berne, ont des répercussions sur la faune sauvage ainsi que sur les activités humaines. Les grands prédateurs contribuent à l'équilibre des écosystèmes par leur place dans la chaîne trophique et la régulation de la démographie des autres espèces ; ils peuvent aussi contribuer à l'attractivité d'une région. D'un autre côté, ils peuvent être perçus comme des menaces directes par la population, comme des compétiteurs par les chasseurs, ou comme des prédateurs du bétail par les éleveurs, en particulier dans le cas des systèmes d'élevage de petits ruminants. Cette situation conduit à des conflits entre les différentes parties, généralement non résolus. Cet article examine, sous la forme d'une matrice éthique, la position de chacune des parties prenantes (petits ruminants, éleveurs, population rurale, chasseurs, écologistes, population urbaine, autorités, écosystème, prédateurs) au regard du bien-être, de l'autonomie, et de la justice, et explore les moyens de résoudre ces conflits sur la base de l'éthique de la discussion prônée par Habermas.

In Europe, and in the Mediterranean area, large predators' populations (such as bear, wolf, lynx, or birds of prey) either disappeared or greatly regressed during the 19th and first part of 20th century due to their eradication. Their reappearance, as a result either of conservation of remainder populations, spontaneous migrations or active reintroduction, and their protection under the Bern Convention framework, has repercussions on wildlife as well as on human activities. On one hand, large predators contribute to the balance of the ecosystem by their place in the trophic chain and the regulation of the demography of other species, as well as they may enhance the attractiveness of the region. On the other hand, they may be perceived as direct threats by the population, as competitors by the hunters, or as predators of the livestock by the farmers, and particularly by sheep and goat breeders, the consequences on the livestock varying depending on the local context and sheepherding techniques. This situation results in conflicts between the different stakeholders, which are often unresolved. This paper examines the underlying values (well-being, autonomy, justice) supported by the different stakeholders (small ruminants, breeders, rural population, hunters, ecologists, urban population, authorities, ecosystem, predators), on the basis of an ethical matrix, and explores ways of resolving these conflicts on the basis of the discussion ethics praised by Habermas.

Mots-clés    

ANIMAL SAUVAGE, CAPRIN, ETHIQUE, METHODE, OVIN, PARTIE INTERESSEE, PREDATEUR

Citer cet article    

Marie M. La cohabitation entre faune sauvage et élevage de petits ruminants. Considérations éthiques et gestion des conflits. In : Pacheco F. (ed.), Morand-Fehr P. (ed.). Changes in sheep and goat farming systems at the beginning of the 21st century : research, tools, methods and initiatives in favour of a sustainable development . Zaragoza : CIHEAM / DRAP-Norte / FAO, 2009. p. 125-134. (Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 91). Proceedings of the Seminar of the Subnetwork on Production Systems of the FAO-CIHEAM Network for Research and Development in Sheep and Goats, 2007/11/15-17, Ponte de Lima (Portugal). http://om.ciheam.org/om/pdf/a91/00801136.pdf