En région méditerranéenne, la gestion de l'eau pour les cultures irriguées ou pour les cultures pluviales existe depuis des milliers d'années. L'histoire de la région fait apparaître que la plupart des sociétés fondées sur l'irrigation n'ont pas subsisté et que toutes les activités traditionnelles qui ont survécu jusqu'à aujourd'hui sont celles qui sont remarquablement bien adaptées aux milieux arides. La viabilité des systèmes agricoles traditionnels s'avère plus élevée que celle des systèmes actuels. L'amélioration des connaissances sur la façon dont les premiers agriculteurs ont réagi aux contraintes environnementales peut contribuer à révéler des méthodes alternatives pour faire face à la question de l'eau. Les caractéristiques agronomiques et écophysiologiques des plantes au moment de l'apparition de l'agriculture contribuent à fournir des informations sur les interactions entre l'agriculture, l'homme et l'environnement. L'étude archéologique des végétaux apporte un témoignage direct sur l'évolution de l'utilisation des terres, les changements dans le choix, la gestion des cultures, l'origine et la diffusion des caractères agronomiques. Ce travail, compare la distribution des cultures, les rendements de céréales et la population du site néolothique de Tell-Halula, dans la vallée de l'Euphrate, en Syrie (Xe millénaire BP) avec des données actuelles de la région sur la population, la gestion des cultures et la productivité. La comparaison des évolutions actuelles de l'utilisation des terres et de la gestion au cours des 50 dernières années avec les données fournies dans le cadre archéologique, permet d'obtenir une meilleure compréhension de l'effet à long terme de l'interaction entre l'homme et son environnement dans la région