Fait partie de [OMA115]

2016 - 705 p.

La diversité génétique des races ovines algériennes: Etat des lieux et perspectives

Lafri M., Harkat S., Ferrouk M., Brouri L., Dasilava A.

L’Algérie, caractérisée par des espaces immenses (notamment les Hauts Plateaux et le Sahara) supporte un cheptel ovin évalué à plus de vingt millions de têtes, détenant une place prépondérante dans l’économie nationale (MADR, 2011). Ces races présentent des adaptations marquées à des conditions de stress (manque temporaire d’aliment et/ou d’eau, des températures élevées). Ce patrimoine génétique universel demeure à l’heure actuelle largement méconnu et menacé par le phénomène d’érosion génétique. L’homogénéisation du cheptel ovin, constitue un problème d’acuité plus inquiétante encore. En effet, les races locales sont largement méconnues et délaissées au profit d’une race, la Ouled-Djellal qui s’impose depuis une vingtaine d’années comme la race « préférée » des éleveurs. Ce choix des éleveurs a eu des répercussions dramatiques pour les autres races qui sont « abandonnées » ou alors font l’objet de croisements intempestifs avec la Ouled-Djellal. Une étude rétropsective (1995-2010) de l’effectif ovin national vivant au niveau des 8 wilayas pastorales et des 14 wilayas agro-pastorales (statistiques, MADR, 2010) relatives à la répartition au niveau du berceau des races, nous a permis de montrer que le pourcentage de la Ouled Djellal est très représentatif ; puisqu’il représente en moyenne plus de 58 % de l’effectif national. Des enquêtes prospectives au niveau de plusieurs wilayas pastorales (2011-2014) auprès de plusieurs éleveurs potentiels nous permettent de situer la forte progression des effectifs et des produits de croisement de cette race avec les autres types de population. Ainsi, l’une des races ovines, jadis très appréciée par sa viande, la « Hamra » appelée communément « Deghma » (ovin à tête brune) a pratiquement disparu du Sud oranais. Ces races locales étaient connues pour leur rusticité et leur capacité à se satisfaire d’une alimentation en grande partie prélevée sur parcours. Cette rusticité n’étant plus une exigence, ces races ont été rapidement remplacées par un groupe hybride comme la berguia (la « blanche ») venant de l’Est algérien (Ouled Djellal). Cette race de plus grande taille et plus appréciée semble-t-il sur le marché, est devenue dominante dans la steppe du Sud oranais dès le début des années 1990.

Algeria is characterized by immense spaces (including Highlands and the Sahara) supports a sheep population estimated at more than twenty million head, holds a prominent place in the national economy (MADR, 2011). These breeds have marked adaptations to stress conditions (temporary lack of food and / or water, high temperatures). This universal genetic heritage is largely unknown and threatened by genetic erosion. Homogenization of sheep is a problem of even greater concern acuity. Indeed, local breeds are largely unknown and have been abandoned since 20 years ago in favor of Ouled Djellal, as a “favorite” race for breeders. This choice of the breeders had dramatic repercussions for other races that are abandoned and uncontrolled crossed with the Ouled-Djellal. A retropsective study (1995-2010) of the national sheep actual living at the 8 pastoral wilayas and 14 agro-pastoral wilayas (statistics, MADR, 2010) on the distribution at the cradle of races, has allowed us to show that the percentage of the Ouled Djellal is representative; representing on average over 58% of the national total. Prospective investigations at several pastoral wilayas (2011-2014) with several potential breeders allow us to locate the strong increase in staff and crossing of this breed products with other types of population. Thus, one of the sheep breeds, once highly appreciated by its meat, “Hamra” commonly called “ Deghma “ (Brown-headed sheep) has virtually disappeared from South of Oran. These local breeds were known for their hardiness and ability to be satisfied with a diet largely levied on course. This hardiness no longer a requirement, these races were quickly replaced by a hybrid group as berguia (“white”) from eastern Algeria (Ouled Djellal). This breed larger and more popular he appears on the market, has become dominant in the steppe of South Oran early 1990s.

Mots-clés    

CLIMAT, OVIN, STEPPE

Citer cet article    

Lafri M., Harkat S., Ferrouk M., Brouri L., Dasilava A. La diversité génétique des races ovines algériennes: Etat des lieux et perspectives. In : Napoléone M. (ed.), Ben Salem H. (ed.), Boutonnet J.P. (ed.), López-Francos A. (ed.), Gabiña D. (ed.). The value chains of Mediterranean sheep and goat products. Organisation of the industry, marketing strategies, feeding and production systems. Zaragoza : CIHEAM, 2016. p. 463-467. (Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 115). Joint Seminar of the Subnetworks on Nutrition and on Production Systems of the FAO-CIHEAM Network for Research and Development in Sheep and Goats, 2015/06/16-18, Montpellier (France) . http://om.ciheam.org/om/pdf/a115/00007316.pdf